Nous sommes le 21/04/2021 et il est 16h16 TU+2 - "L'Eglise attend de vous tous un puissant secours dans sa détresse" (Eugène de Mazenod, 1823)
Etre Religieux dans l’aujourd’hui du monde.
Les signes de la vocation oblate selon saint Eugène de Mazenod
(Retraite Maison Yves Plumey Yaoundé 1-6 septembre 2013 – jbmusumbi, omi)
"Recevez donc tous ceux que le bon Dieu nous envoie. Cela ne veut pas dire que vous les receviez sans examen. Au contraire appliquez-vous à bien discerner les motifs qui les amènent, à peser leurs vertus et à juger de la suffisance de leur talent".
(Saint Eugéne de Mazenod, Lettre au père Vincens, 12 août 1847)

Contenu / Plan de la Retraite
ITINERAIRE
- JOUR 0 (Dimanche 01.09.13)
- JOUR 1 (Lundi 02.09.13)
- JOUR 2 (Mardi 03.09.13)
- JOUR 3 (Mercredi 04.09.13)
- JOUR 4 (Jeudi 05.09.13)
- JOUR 5 (Vendredi 06.09.13)
SOURCES
Lettres du Fondateur, saint Eugène de Mazenod, aux Oblats de France (1814-1861), dans Ecrits Oblats, vol. VI-XII (soit un total de 1.465 lettres). |
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Dynamique
RETRAITE EN SILENCE (MORTIFICATION) AVEC ADORATION PERMANENTE de Jésus présent dans l’Eucharistie (06H00-22H00)
« Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller une heure avec moi ! » (Matthieu 26, 40)
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Dimanche 01.09.13 |
20H30 |
Introduction (Salle de Conférence) |
Lundi 02 – Vendredi 06.09.13 |
07H00 |
Laudes |
07H30 |
Petit déjeuner |
09H00 – 10H00 |
1er Exposé |
11h30 |
Eucharistie |
12H30 |
Déjeuner |
15H30 – 16H30 |
2ième Exposé |
18H00 – 19H00 |
Adoration & Vêpres |
19H00 |
Dîner |
20H30 |
Chapelet (Chapelle) |
Vendredi 06.09.2013 |
15H00 – 16H00 |
Réconciliation |
17H00 |
Evaluation |
18H45 |
Vêpres |
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Introduction - Lancement retraite
Parole de Dieu (Marc 6, 30-34)
30 Les apôtres se réunissent auprès de Jésus, et ils lui rapportèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné.31 Et il leur dit : "Venez vous-mêmes à l'écart, dans un lieu désert, et reposez-vous un peu." De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux que les apôtres n'avaient pas même le temps de manger.32 Ils partirent donc dans la barque vers un lieu désert, à l'écart.33 Les voyant s'éloigner, beaucoup comprirent, et de toutes les villes on accourut là-bas, à pied, et on les devança.34 En débarquant, il vit une foule nombreuse et il en eut pitié, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger, et il se mit à les enseigner longuement.35
- Nous voici réunis par le Seigneur pour lui rendre compte de nos activités, de notre vie personnelle et communautaire.
- Ce temps de ressourcement spirituel, comme l’exigent nos CC et RR, se veut être une nouvelle prise de conscience de notre identité religieuse dans la famille spirituelle fondée par Eugène de Mazenod.
- Faire partie de cette grande famille par la consécration religieuse suppose la découverte progressive de la Vie religieuse et de ses exigences, spécialement la vie des OMI.
- Les années 1989-1992 je me suis mis à décortiquer les lettres de notre Fondateur saint Eugène de Mazenod à la recherche des signes de la vocation oblate.
- Quittant le noviciat OMI du Congo où j’étais socius, j’allais aux études à Rome avec cette grande préoccupation :
- Pourquoi tel jeune homme serait-il appelé à la vie oblate plutôt qu’à la vie dominicaine ou jésuite ? Y aurait-il quelques valeurs évidentes qui permettent de reconnaître avec plus de certitude celui qui est appelé à la vie religieuse oblate ?
- Autant de questions que je me posais et que je me pose encore aujourd’hui dans le contexte de ce monde en profondes mutations.
- Voilà qui éveilla mon intérêt et me poussa à examiner les lettres du Fondateur, afin d’en ressortir les éléments principaux auxquels il se référait pour le choix de ses sujets, lui qui fut le premier à discerner les sujets capables de vivre l’idéal de son cœur en partageant le même esprit de vie.
- “Les signes de la vocation oblate. Dans les lettres du Fondateur aux Oblats de France (1814-1861)“, tel fut mon sujet d’études approfondies dans le désir ardent de rester fidèle à l’esprit de Mgr Eugène de Mazenod.
- Les sources de mon travail furent celles de toute recherche sur la spiritualité oblate, particulièrement les lettres adressées aux Oblats de France. (“Écrits Oblats”), les volumes de 6 à 12, soit un total de 1465 lettres du Fondateur.
- Par le mot “signes”, j’entends les valeurs sur lesquelles le Fondateur insiste très souvent dans l’appréciation de ses sujets.
- Et par “vocation”, j’entends cette réalité mystique et dynamique qui est un acte d’élection de la part de la libre et souveraine volonté divine, acte d’amour créateur, personnel et unique, don en vue de la mission, et qui exige de l’homme une réponse d’amour authentique.
- (Cf. CASTAGNETTI C, Vocation, in DVS, sous la direction de De FIORES S. et GOFFI T., adaptation française par VIAL F., Cerf, Paris 1987, 1172-1173).
- Bref, la vocation chrétienne est la réponse de l’homme à l’appel de Dieu.
- Pour rappel, dans sa dimension externe, la vocation correspond aux critères objectifs établis par l’Eglise ou la Congrégation.
- Et dans sa dimension interne, elle reste un mystère puisqu’il s’agit d’une relation personnelle profonde à Dieu, laquelle pourrait se vérifier par trois choses essentielles : l’esprit de Foi, l’engagement d’Amour et l’esprit de la Croix ou de Sacrifice.
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Dans quel monde vivons-nous ?
- Dans quel monde vivons-nous ? Telle est la question qui convient de se poser au début de cette retraite spirituelle que nous vivons dans le contexte de cette année de la Foi.
- Une invitation non seulement à la méditation fructueuse mais aussi à la réflexion sérieuse à la lumière de la Parole de Dieu en vue d’une nouvelle prise de conscience responsable.
Ce monde créé par Dieu et aimé de Dieu est celui dans lequel nous sommes envoyés pour être témoins du Christ. «Comme tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde» (Jean 17, 18). Mais ce monde est aussi à éviter. «N'aimez ni monde ni ce qui est dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui. Car tout ce qui est dans le monde – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la richesse – vient non pas du Père, mais du monde» (1 Jean 2, 15-16).
« comment vivre notre vocation de consacrés dans ce monde qui recherche si souvent le profit et les plaisirs ? Comment vivre « dans le monde » sans être « du monde » ? » (Mgr Philippe Stevens)
Inspirons-nous de la description qu’en fait Mgr Henri Goudreault, OMI canadien, dans OMN1S TERRA (N° 350 février-mars 1999)[2] . Son image n’est pas si différente de la réalité africaine.
- Un monde tiraillé. Les gens d'aujourd'hui sont souvent tiraillés, éparpillés, sans points de repère. Ils ont l'impression d'être sur un bateau sans destination. Comme ils ne connaissent pas le point d'arrivée, ils ignorent également s'ils sont dans la bonne direction ou s'ils vont à la dérive. Puisque les gens sont en quête de sens, les personnes consacrées doivent témoigner du sens de la vie, de la cohésion et de l'unité. Cela ne s'obtient que si la vie consacrée est fondée sur les réalités de l'Évangile, ce à quoi nous invite le pape François ! (S’attacher à Jésus-Christ).
- Un monde éclaté par la violence. Devant l'éclatement de notre monde par la violence, ses conflits, son intolérance et souvent son racisme, tribalisme, la vie sacerdotale doit être experte en communion, artisan de paix et d'unité, lieu d'accueil où la personne peut se retrouver et se refaire.
- Un monde de sans voix. Plus notre société multiplie les inégalités, plus nombreux sont les sans voix. C'est la loi du plus fort, du chacun pour soi ou du "sauve qui peut". La vie sacerdotale doit témoigner de la solidarité du partage, de l'attention aux "sans voix. Plus l’option préférentielle de l’Eglise pour les pauvres doit être claire, sans ambiguïté.
- Un monde de l'efficacité et du rendement. Plus la valeur de la personne humaine est liée à son efficacité, à son rendement et à sa rentabilité, plus le vieillissement des personnes risque d'être mal géré. Par la façon de traiter ses malades et ses personnes âgées, la communauté ecclésiale doit témoigner que la personne est aimée pour elle-même et qu'elle vaut beaucoup plus que ce qu'elle peut ou ne peut pas produire.
- Un monde dont les changements font douter de la vertu de fidélité. L'évolution rapide et constante de la société a marqué la psychologie d'un grand nombre et a fait naître des doutes sur la possibilité d'un engagement à vie. Comme tout semble temporaire et relatif, s'engager pour toujours semble se compromettre sur l'imprévisible. On met en question les institutions les plus fondamentales et les plus sacrées (la famille, la vie religieuse, le sacerdoce, l'Église). La vie sacerdotale doit s’attacher aux choses qui ne passent pas. Dans cette optique, la fidélité semble impliquer un mandat de ne rien changer, de garder le "statu quo", de se méfier du nouveau, de craindre les risques et les provocations de la vie. Dans un tel monde, les prêtres doivent témoigner de la permanence des réalités qui ne passent pas. La fidélité est commandée par l'amour lui-même. Il ne faut pas que les changements soient dictés par le désir maladif de goûter successivement à tout et par l'incapacité de nous fixer quelque part.
- Un monde à la fois assoiffé et indifférent. Beaucoup sont marqués par l'indifférence religieuse, l'incroyance, la mal-croyance, l'athéisme pratique ou doctrinal. Par contre les nouvelles religions et les sectes se multiplient. Dans un tel contexte il est nécessaire de vivre sa foi en profondeur, de vivre une expérience de Dieu.
- Un monde qui dévalue la vie. Plus les gens sont désireux de mettre un terme à la vie à ses débuts par l'avortement et à sa fin par l'euthanasie, plus il faut témoigner du respect absolu de la vie comme don de Dieu et comme droit inaliénable de la personne. Voilà qui pourrait expliquer la prière des Evêques du Cameroun sur le respect de la vie.
- Bref, ajoutons à cette liste non exhaustive que ce monde est de plus en plus globalisé et globalisant, envahi par les ntic (nouvelles technologie de l’information et de la communication). Comment l’Eglise les utilise-t-elle pour en faire un lieu d’évangélisation ?
- Ce monde est également un monde de sécularisation dans lequel la foi tend à disparaître et les valeurs les plus anciennes sont contestées : la famille, l’Eglise, le sacerdoce, etc.
- En outre, le monde actuel est caractérisé par l’affirmation excessive d’identités et convictions religieuses qui semblent briser et brutaliser au nom de Dieu plutôt que de guérir et nourrir des communautés. Dans un tel contexte, il est important de prendre conscience que le prosélytisme n’est pas une façon adéquate de pratiquer l’évangélisation.[3]
Telle est l’image du monde. Tels sont aussi les grands défis missionnaires qui méritent notre réponse. Parmi les défis qui méritent davantage notre attention missionnaire, mentionnons ceux indiqués par l’Eglise dans les Lineamenta du Synode des évêques, XIIIe Assemblée générale Ordinaire «La Nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne», en l’occurrence les moyens de communication sociale (le boum de la téléphonie mobile, Internet, les réseaux sociaux).
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« S’attacher à Jésus-Christ » (Pape François)
« S’attacher au Christ pour mieux évangéliser » (Jean 15, 5). Une invitation pressante : ne pas céder au pessimisme, être optimiste. S’attacher au Christ pour que l’Eglise ne risque pas d’être une simple "ONG (Organisation Non Gouvernementale) charitable" (source)
En effet, Il ne veut pas d'une Eglise de "mondains". Le nouveau pape François a lancé, jeudi 14 mars, un appel à la purification de l'Eglise et à l'obéissance inconditionnelle au Christ, à l'occasion de sa première messe dans la chapelle Sixtine avec les 114 cardinaux qui l'ont choisi. L'Eglise catholique n'est qu'une "ONG charitable" si elle ne professe pas Jésus, a-t-il estimé.
Dans une courte homélie de dix minutes, improvisée, le pape âgé de 76 ans a appelé les cardinaux, les évêques et tous les prêtres à "cheminer, édifier, professer" leur foi. "Quand nous marchons sans la Croix, quand nous bâtissons sans la Croix et quand nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas les disciples du seigneur, nous sommes mondains, nous sommes des évêques, des prêtres, des cardinaux, des papes, tous, tous... Mais pas des disciples du Seigneur", a-t-il lancé, d'une voix fluette, mais avec sévérité.
Voilà pourquoi, pendant cette retraite, chacun de nous, guidé par l’Esprit de Pentecôte, cherchera soigneusement et dira humblement au Seigneur ce en quoi il (elle) est disciple de Jésus-Christ.
Le secret d’une retraite fructueuse
- Te mettre sincèrement en présence du Seigneur tel que tu es.
- La capacité d’être honnête envers soi-même.
- Il faut donc appeler le chat par son nom (opération vérité) : nommer chacun de tes soucis ou préoccupations pour bien les combattre (santé, vie de prière, vie sociale, relations interpersonnelles, apostolat, communauté, famille, études, etc.).
Sans la sincérité, la retraite n’est qu’un passe-temps, une source d’inquiétudes et de remords, sans vérité élan de conversion personnelle !
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JOUR I
Regard sur quelques cas d’appréciation vocationnelle
Parole de Dieu : Luc 24, 13-35
13 Et voici que, ce même jour, deux d'entre eux faisaient route vers un village du nom d'Emmaüs, distant de Jérusalem de 60 stades,14 et ils conversaient entre eux de tout ce qui était arrivé.15 Et il advint, comme ils conversaient et discutaient ensemble, que Jésus en personne s'approcha, et il faisait route avec eux ;16 mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.17 Il Leur dit : "Quels sont donc ces propos que vous échangez en marchant ? " Et ils s'arrêtèrent, le visage sombre.18 Prenant la parole, l'un d'eux, nommé Cléophas, lui dit : "Tu es bien le seul habitant de Jérusalem à ignorer ce qui y est arrivé ces jours-ci" --19 "Quoi donc ? " Leur dit-il. Ils lui dirent : "Ce qui concerne Jésus le Nazarénien, qui s'est montré un prophète puissant en oeuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple,20 comment nos grands prêtres et nos chefs l'ont livré pour être condamné à mort et l'ont crucifié.21 Nous espérions, nous, que c'était lui qui allait délivrer Israël ; mais avec tout cela, voilà le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées !22 Quelques femmes qui sont des nôtres nous ont, il est vrai, stupéfiés. S'étant rendues de grand matin au tombeau23 et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont revenues nous dire qu'elles ont même eu la vision d'anges qui le disent vivant.24 Quelques-uns des nôtres sont allés au tombeau et ont trouvé les choses tout comme les femmes avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu ! "25 Alors il leur dit : "O coeurs sans intelligence, lents à croire à tout ce qu'ont annoncé les Prophètes !26 Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? "27 Et, commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, il leur interpréta dans toutes les Ecritures ce qui le concernait.28 Quand ils furent près du village où ils se rendaient, il fit semblant d'aller plus loin.29 Mais ils le pressèrent en disant : "Reste avec nous, car le soir tombe et le jour déjà touche à son terme." Il entra donc pour rester avec eux.30 Et il advint, comme il était à table avec eux, qu'il prit le pain, dit la bénédiction, puis le rompit et le leur donna.31 Leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent... mais il avait disparu de devant eux.32 Et ils se dirent l'un à l'autre : "Notre coeur n'était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Ecritures ? "33 A cette heure même, ils partirent et s'en retournèrent à Jérusalem. Ils trouvèrent réunis les Onze et leurs compagnons,34 qui dirent : "C'est bien vrai ! le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon ! "35 Et eux de raconter ce qui s'était passé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu à la fraction du pain.
Introduction
- Il convient de se pencher d’abord sur 8 cas concrets qui nous offriront une vision plus ou moins globale des exigences de Mgr de Mazenod inhérentes au discernement des vocations oblates.
- Nous nous arrêterons à deux cas de refus, deux cas douteux, deux cas d’admission et deux cas de renvoi.
- Ils nous fourniront les principaux éléments qui orientent le jugement du Fondateur, lui qui fut le premier formateur de ses fils.
- En effet, la lecture attentive des lettres d’Eugène de Mazenod aux Oblats de France révèle son grand intérêt pour la formation des Oblats.
- Les exigences qu’il impose aux membres de sa famille religieuse et aux candidats appelés à vivre selon son idéal montrent son vrai sens de responsabilité.
- A travers des lettres écrites tant aux éducateurs qu’aux sujets en formation, nous le sentons préoccupé de l’avenir de sa Congrégation.
- (Dans l’Introduction des EcO G, XII, BEAUDOIN Y. explique cette préoccupation du Fondateur en ces termes : “Que de soucis et de souffrances pour trouver et convaincre ses premiers collaborateurs, pour admettre et éduquer, laisser partir ou renvoyer les candidats qui se présentaient !)
- Les premiers résultats obtenus ne sont pas favorables.
- (“Sur 68 entrées, inscrites dans le Registre des formules d’admission au noviciat, 37 sont sortis, soit 55%, dont 7 profès (10%)”, PIELORZ J., Les chapitres généraux au temps du Fondateur, I, Études Oblates, Ottawa 1968, 48.).
- Voilà ce qui le détermine à ne vouloir accepter que des personnes qui correspondent le mieux à son attente, c’est-à-dire des hommes “capables de secourir l’Église dans sa détresse.
- La considération minutieuse de ces lettres nous aidera à mieux dégager la figure de 1‘Oblat voulu par le Fondateur à travers de multiples exigences imposées aux membres de la Société et aux aspirants, exigences que nous voudrions bien considérer comme signes de la vocation à la vie religieuse oblate.
- (Par “signe” nous entendons ce qui permet aux recruteurs et aux éducateurs de distinguer l’appelé à la vie oblate selon les critères de l’Église. Cf. DELBREL J., A-t-il la vocation ?, op. cit., 2.)
- Mais avant d’amorcer l’analyse proprement dite de ces cas, voyons quelles sont les circonstances qui l’ont poussé à “réformer” ses maisons de formation en 1825.
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1/ Circonstances
- Certaines circonstances entraînent le Père de Mazenod à imposer des exigences nouvelles en matière de formation des sujets : d’une part, le mince résultat obtenu jusque là, et de l’autre, la comparaison avec d’autres maisons de formation où tout semblait bien marcher.
- Tout commence lors d’un voyage à Rome, 1825-1826.
- Il prend contact avec d’autres maisons de formation religieuse qu’il admire avec “envie”.
- Naît alors un profond sentiment d’inquiétude et d’insatisfaction, car il a la nette impression que la formation de ses sujets laisse à désirer. Il réfléchit, médite, prie puis communique ses sentiments au p. Tempier, compagnon de la première heure :
“Réfléchissez à ce que je vous ai dit dans une de mes lettres sur notre noviciat. Il n’est pas monté à mon goût. C’est un grand malheur qu’il soit comme cela. Il faut absolument en venir à ce qu’il n’y ait de novices que ceux qui veulent véritablement être tels, qui sollicitent cette faveur comme une grâce, sur la résolution desquels on puisse compter. Qu’est-ce que c’est que ces enfants qui viennent sans savoir seulement de quoi il s’agit, qui n’ont aucune disposition au recueillement, qui ont l’esprit volage, en un mot une très mauvaise tournure”[1]. (Lettre au p. Tempier, à Marseille. Rome, 26 novembre 1825, in EcO 7, 210.
- “Une très mauvaise tournure”. Tel est le mal qui rongeait la jeune famille d’Eugène de Mazenod.
- Le fait que les candidats ne connaissent rien de la vie dans laquelle ils s’engagent prouve le manque d’un sérieux discernement des vocations.
- Il faut remédier à cette triste situation. Il affirme avec autorité :
“Un noviciat qui soit vraiment un noviciat, où les sujets soient façonnés de main de maître, où on ait soin de leur inculquer tout ce qui tend à former un véritable missionnaire, d’où ils sortent pleins de vertus, faits à l’obéissance et pénétrés d’attachement et de respect pour les Règles et tout ce qu’elles prescrivent”. (ID., Ibid., 210-211.)
- Il nous apparaît clairement ici que le Fondateur ne voudrait accepter que des candidats qui connaissent déjà le charisme de la Congrégation et qui sont animés d’une volonté ferme de le vivre durant toute leur vie.
- Telle volonté de réforme entraîne des exigences proportionnelles à la vocation reçue du Seigneur en vue du bien de l’Église.
- Dès lors, il se montrera sévère dans le choix de ses sujets.
- Mais quels sont les critères qui président au discernement ?
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2/ Deux cas de refus
- Dans ces deux premiers cas, le Fondateur s’oppose à l’admission de deux candidats qui désirent réaliser leur vocation dans sa Congrégation.
- Ce refus atteste combien il tient aux valeurs religieuses absolument indispensables à la réalisation de toute vocation oblate.
- Ce sont des valeurs de référence que ne saurait négliger l’éducateur dans son ministère, car elles servent de base au discernement vocationnel des candidats oblats.
- Ainsi s’exprime-t-il dans une lettre au p. Casimir :
“Je me suis trouvé par hasard au Calvaire quand les deux (…) y sont venus. Après avoir causé longtemps avec eux, j’ai conclu que l’un d’eux n’avait pas de capacité et l’autre pas assez de vertu. (…) Je ne voudrais pas que tu te laissasses tromper, (…) D’abord je ne crois pas qu’il soit possible d’admettre celui qui a moins d’esprit. Il a très mal fait ses études, il a été congédié du collège des Jésuites précisément parce qu’il ne réussissait pas dans les études. C’est un professeur en ville qui lui a fait tout bâcler en peu de temps. Il a de plus une difficulté pour s’exprimer. Je pense qu’il n’est pas fait pour nous”. (Lettre au p. Casimir Aubert, à Aix, Marseille, les 2 et 3 octobre 1834, in EcO 8, 115.)
- L’aptitude intellectuelle est dans ce premier cas le motif pour lequel le Fondateur s’oppose à l’admission du candidat, en dépit de ses autres bonnes dispositions.
- Le disciple du Christ ne doit-il pas briller par son intelligence et sa capacité d’étude ? (Cf. PETRIN J., Qualités intellectuelles de l’aspirant oblat, op. cit., 183-201.)
- L’intelligence est, en effet, le moyen efficace par lequel l’Oblat doit glorifier Dieu, en luttant contre des fausses doctrines au sein de l’Église et en enseignant la vraie foi aux pauvres les plus abandonnés.
- Mais il est un autre motif de refus évoqué au sujet de l’autre candidat : la vertu.
“L’autre a une mauvaise tournure, poursuit le Fondateur, un sourire ricaneur, une recherche dans la toilette qui laisse supposer qu’il se croit joli garçon. Je crois qu’il n’a pas l’ombre d’idée des vertus religieuses et il se pourrait bien qu’il ne se présente que par calcul”. (DE MAZENOD E., Ibid.)
- Aux yeux du Fondateur, la vertu religieuse est une condition indispensable à l’admission d’un sujet à la vie oblate.
- C’est par la vertu que le religieux s’attache au Christ, lequel attachement implique le renoncement propre au disciple.
- L’Oblat doit pratiquer l’oubli de soi-même, la modestie, la simplicité et la fidélité, afin d’être proche de ceux qu’il évangélise.
- Loin de se tromper, le Fondateur justifie son jugement négatif sur ce candidat déjà prêtre :
“Ce qui me confirmerait dans ce jugement, c’est que ce compère était depuis huit jours à Marseille sans avoir songé à se rendre au noviciat. Il m’a avoué qu’avant de s’informer il avait voulu satisfaire sa curiosité qui l’a porté jusqu’à aller voir Toulon. Je l’ai poussé de questions et lui ai fait avouer qu’il a été au théâtre, soit ici, soit à Toulon. (…) Mais, mais, mais, avec toutes ces dispositions qu’est-ce que cette vocation ? Et quand on se permet tant de chose, n’est-il pas à craindre qu’on ne soit gâté jusqu’à la moelle des os ? Plus j’y réfléchis, plus je le crains et, tout bien pesé, je crois qu’il serait imprudent de risquer le coup”. (Ibid., 115-116.)
- Le candidat à la vie oblate doit renoncer au monde, afin de “gagner le Christ”.
- Il doit vivre les exigences de l’Évangile, marchant à la suite du “divin Maître” dans la pratique des vertus.
- Un candidat qui vivrait au rythme d’aisances de ce monde ne pourrait que susciter doute et remise en question de la vocation aussi authentique soit-elle.
- Ainsi le candidat se voit-il refusé d’emblée par le Fondateur bien que le choix de décider revienne au maître des novices. (D’après la note 17 de la page 115, EcO 8, aucun Italien n’est entré au noviciat à la fin de l’année 1834.)
- Les vertus religieuses et les talents sont tellement importants et si complémentaires dans la réalisation de la vocation que l’absence des uns entraîne la faiblesse des autres.
- Les éducateurs Oblats devraient en tenir compte dans le ministère de discernement vocationnel.
“Continuez à prendre des grandes précautions pour l’admission des sujets (…), écrit le Fondateur au p. Santoni, je tiens à ce que, quel que soit le talent des gens, on ne les admette pas chez nous s’ils ne marchent pas dans les voies des vertus religieuses dont je me dispense de faire l’énumération à un maître des novices”. ( Lettre au p. Santoni, à N.-D. de l’Osier, le 27 mars 1850, in EcO 11, 6-7.)
- L’analyse de ce double cas de refus nous a offert une certitude : la pratique des vertus et l’aptitude aux études conditionnent la ratification de la vocation oblate.
- Le Fondateur en fait une exigence absolue, comme nous venons de le remarquer.
- Cette même certitude sert de référence dans les cas douteux que nous voulons à présent considérer avec le même regard attentif.
- Cet autre pas nous fera découvrir mieux encore la pensée d’Eugène de Mazenod en ce domaine.
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3/ Deux cas douteux
- Dans certains autres cas, le Fondateur se voit dans l’embarras de se déterminer clairement.
- Nous voudrions les considérer comme cas douteux à cause de l’insuffisance d’éléments moteurs qui conditionnent toute vocation oblate.
- Les personnes acceptables, à sa grande satisfaction, ne sont que celles qui font preuve d’un minimum d’équilibre entre les vertus et les talents, comme le témoigne une de ses lettres au p. Honorât :
“Le p. Martin m’a parlé de deux jeunes gens qui fréquentent beaucoup notre mission et qu’il dépeint comme des modèles de vertu, mais ont-ils des talents ? Nous ne pouvons plus recevoir personne qui n’en soit pourvu parce que notre ministère en exige”. (Lettre au p. Honorât, à Nîmes. Marseille, le 9 mai 1828, in EcO 7, 158-159.)
- Ce témoignage montre une fois de plus combien le Fondateur accorde de l’importance aux talents. Les vertus seules ne suffisent pas pour devenir Oblat dont la vocation est essentiellement missionnaire auprès des pauvres les plus abandonnés.
- Ce cas nous paraît bien douteux parce que les candidats, “modèles de vertu”, doivent faire preuve de leurs talents avant l’admission.
- Car le Fondateur ne tolère pas de demi-mesure qui compromettrait la mission de la Congrégation.
Mais il est un autre cas plus clairement douteux que le premier. Il s’agit d’un candidat scrupuleux, cas sur lequel nous reviendrons lorsque nous parlerons de la santé psychique de l’aspirant oblat. Le Fondateur nous le présente en ces termes :
“Je suis tombé des nues, mon cher Courtes, en voyant le sujet qui m’a porté ta lettre. Qu’allons-nous faire de ce saint homme ? Il est rongé de scrupules et il ne porte pas sur sa face le signe de l’intelligence. (…) J’étais tenté de lui conseiller de retourner à Cotignac. Cependant après toutes les démarches que nous avons faites, je n’ai pas voulu rétrograder (…). Bref je consens à l’envoyer au noviciat, mais je crains que nous n’ayons pas fait une grande acquisition”. (Lettre à Monsieur Courtes, supérieur des missionnaires à Aix, Marseille, le 12 février 1843. EcO 10, 3.)
- Il importe de constater à la fois le doute et la tolérance du Fondateur, lui qui tient tant à la dimension intellectuelle de l’Oblat !
- Telle attitude laisse croire à l’existence d’autres qualités du candidat qu’il admire.
- Il “tombe de nues”, ce qui veut dire qu’il est extrêmement surpris.
- Nous dirions même que le scrupule ne prête pas au manque de vocation.
- De fait, il pense le guérir “sous un régime d’obéissance”, ce qui n’est pas du tout rassurant. (Lettre à Monsieur Courtes, supérieur des missionnaires à Aix, Marseille, le 12 février 1843. EcO 10, 3.)
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4/ Deux cas d’admission
- La Congrégation se serait éteinte comme un feu de paille si le Fondateur n’opposait que refus et doute aux candidats.
- Certains autres sujets sont admis sans la moindre hésitation, ceux jugés aptes à vivre l’esprit oblat défini par la Sainte Règle.
- Mais sur quels critères se base-t-il ? La réponse ne se fait pas attendre :
“(…) Je veux pourtant vous recommander moi-même, écrit-il au p. Vincens, le postulant que m’adresse le p. Moreau. Vous l’admettrez le plus tôt possible au noviciat où il mérite d’être introduit par la constance et la générosité de sa vocation. Il a lutté contre son père et toute sa famille pendant plus d’un an et il a fini par se soustraire par la fuite à leur exigence”. (Lettre au p. Vincens. à N.-D. de l’Osier, Marseille, le 6 novembre 1841, inEcO 9, 167.)
- La constance est sûrement l’un des éléments qui authentifient l’appel de Dieu.
- Mais la raison évoquée ici nous paraît insignifiante quant à l’exécution de l’ordre d’admission.
- Car n’importe quel jeune en quête de liberté personnelle peut se dérober à ses parents.
- Il faut donc un autre motif pour nous convaincre :
“Vous serez charmé de son caractère déterminé. Il en a eu besoin pour prendre une détermination qui exigeait de la force et du caractère. Le p. Moreau me l’envoie comme un bouquet pour ma fête. Il me le donne comme un très bon sujet. Ce jeune homme (…) a passé une année au grand séminaire où il a fait sa philosophie. Il s’y est distingué par son application à l’étude, par sa piété et même sa ferveur. Il a les talents au-dessus de l’ordinaire, de l’ardeur dans le caractère et une forte santé”. (Ibid.)
- Cet extrait nous présente une liste des critères qui suscitent la satisfaction du Fondateur : la force, le bon caractère, l’application à l’étude, la piété, la ferveur, la santé, le talent, autant de valeurs favorables à la vie religieuse oblate.
- Il serait cependant incomplet si nous ne nous intéressions pas à la vocation des frères (convers).
- Car leur cas nous offre d’autres éléments complémentaires à ce qui vient d’être dit en raison de la spécificité de leur vocation.
- En effet, la formation des frères doit se conformer aux exigences communes des membres de la Congrégation tout en veillant aux accents différents de leur vocation.
“Je n’ai que le temps de vous recommander le postulant novice que je vous adresse, écrit-il au p. Vandenberghe. C’est un homme de bonne volonté, capable des plus grands sacrifices pour le bon Dieu pour lequel il abandonne tous les avantages qu’il pouvait rencontrer dans le monde. (…), il a un autre genre de talent qu’il s’agira d’utiliser dans la Congrégation (…). Il est très fort pour l’écriture, il serait difficile de trouver un meilleur maître. Je vous donne cet avis pour que vous ne vous trompiez pas. Il s’agit de le façonner à la vie religieuse, de développer en lui les germes des vertus que le bon Dieu a placées dans son cœur avec une grande bonne volonté, et un dévouement parfait. Faites-en un bon religieux, et ne demandez de lui que ce dont il est capable et à quoi il est propre”. (Lettre à Monsieur Vandenberghe. à Notre Dame de l’Osier, Marseille, le 6 décembre 1852, in EcO 11, 108.)
- Nous remarquons là encore l’importance que le Fondateur accorde aux talents et aux vertus, fussent-ils en germe.
- Le candidat oblat doit être motivé par la pleine volonté de s’attacher aux exigences de la Congrégation.
- Il doit être animé de l’esprit de désintéressement qui le rende disponible aux autres et aux attentes de l’Église.
- Mais toutes ces bonnes dispositions ne sont pas la garantie d’une vocation persévérante.
- En effet, rien de plus triste pour Mgr de Mazenod que de devoir renvoyer un candidat ou le dispenser de ses vœux, candidat pourtant apprécié positivement à son entrée au noviciat !
- D’où vient le mal ? Le dernier point répondra à notre interrogation.
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5/ Deux cas de renvoi
- Le Fondateur est conscient des imperfections qu’offre la nature humaine. Il ne s’attend certes pas à recevoir des saints accomplis.
- Il en admet, corrige et encourage. Il forme à la pratique de vertus ceux qui lui offrent une probabilité de réussite.
- Mais en même temps il se voit obligé d’en renvoyer. A quoi se réfère-t-il ?
- Sans doute aux éléments notés précédemment, surtout les plus importants, ceux dont le défaut et l’affaiblissement entraînent la perte d’aptitude vocationnel1e du candidat.
“Je ne sais pas si on vous a appris que Perbost a été congédié par défaut absolu de capacité, indépendamment de sa grossièreté au-delà de ce qui peut être toléré. Il faudrait pendant leur noviciat examiner les sujets sur leur talent. Je ne prétends pas que l’on admette que des aigles, mais il est un degré d’ignorance et d’incapacité qui ne peut être admis. Celui-ci n’avait pas même la piété en partage”. (Lettre au p. Vincens. à N.-D. de l’Osier. Marseille, le 20 mai 1849, in EcO 10, 242-243.)
- Le message ainsi adressé à un maître des novices montre combien le Fondateur tient à sa volonté de “réforme”.
- Il faut s’attaquer d’abord à la source qui conditionne le reste.
- Ici apparaît également l’un des objets prioritaires du discernement vocationnel : les talents dont il ne faudrait jamais oublier de s’assurer.
- De la grossièreté, le Fondateur pourrait espérer une correction fraternelle, mais le manque de capacité entraîne la remise en cause de la vocation. Il n’y a donc pas de demi-mesure.
Le second cas nous instruit davantage sur la fermeté de Mgr de Mazenod.
- En effet, élargissant l’horizon des critères d’admission, il porte nos regards sur un autre motif d’exclusion non moins important : la fréquence des sacrements.
- Rien de plus étonnant que de voir un novice prêtre oublier son devoir d’état !
“Je n’attendrai pas votre compte rendu pour décider que M. Trevelot ne fait pas pour nous, écrit le Fondateur. Il faut le congédier poliment sans le moindre délai. (…) je trouve que vous avez beaucoup trop attendu. Dès qu’il se permit des équipées telles que celle de ne pas dire la messe, pour ne pas attendre il fallait reconnaître qu’il ne faisait pas pour nous et le renvoyer sur-le-champ”. (Lettre au p. Vandenberghe, à N.-D. de l’Osier , Marseille, le 24 août 1854, in EcO 11, 234-235.)
- Il apparaît clairement ici que le Fondateur voudrait communiquer à tous ses fils sa “passion” envers l’eucharistie et son grand amour du Sauveur. (Cf. LAMIRANDE E., Le Sang du Sauveur. Un thème central de la doctrine spirituelle de Mgr de Mazenod, in EO_ 18, 1959, 363-381.)
- Le religieux Oblat ne doit jamais négliger la messe, car “le grand moyen d’amener les hommes à cette union (entre les enfants des hommes et Jésus-Christ) et de la nourrir c’est bien, en effet, le renouvellement sacramentel du sacrifice du Sauveur et la communion à son corps et à son sang. (…) les pécheurs, ceux qui ne viennent pas s’asseoir au banquet eucharistique, ne conservent point avec leurs frères ce lien de sang”. (Ibid.. 3G8-369.)
- Voilà pourquoi il renvoie un novice prêtre qui ne tient pas à son premier devoir ecclésial.
En conclusion, il ressort de ces témoignages que
- le Fondateur n’a qu’un souci majeur, celui de former un religieux qui réponde le mieux aux attentes de l’Église.
- Le candidat oblat qu’il voudrait se reconnaît par ses vertus, ses talents et ses autres bonnes dispositions qui lui permettent de réaliser la mission de la Congrégation.
- Les éducateurs devraient en tenir compte par obéissance aux directives des premières Règles de la Société.
- (Il est important, pour le bien de l’Église et pour procurer à notre Société le moyen d’arriver à sa fin, de n’admettre dans son sein que des sujets capables, avec le secours de la grâce de Dieu, de la servir et de l’édifier. On ne saurait donc prendre trop de précaution pour s’assurer de la vocation de ceux qui sollicitent d’y entrer et pour bien connaître leurs vertus, leurs talents et leurs autres bonnes dispositions”, CC et RR 1818. p. 82, v. 5-10.)
- Chose évidente, c’est que le Fondateur tient à ce que les aspirants soient minutieusement examinés avant leur admission tout comme les novices et les scolastiques avant leurs engagements dans l'Église.
- Et ce discernement doit tenir compte de trois aspects qui sont les motifs, les vertus et les talents :
“Recevez donc tous ceux que le bon Dieu nous envoie, écrit-il au p. Vincens. Cela ne veut pas dire que vous les receviez sans examen. Au contraire appliquez-vous à bien discerner les motifs qui les amènent, à peser leurs vertus et à juger de la suffisance de leur talent”. (Lettre au p. Vincens, à N.-D. de l’Osier. Marseille, le 12 août 1847, in EcO10, 159.)
- Nous considérons comme signes de la vocation oblate les trois aspects précisés clairement dans ce beau passage.
- Ils seront examinés distinctement afin de nous aider à répondre à la grande question que pose l’Église en matière de discernement vocationnel, à savoir : “Comment reconnaître les signes de Dieu dans une situation donnée, et face à certains choix ?”. (Cf. BARRUFFO A., Discernement, in DVS, op. cit., 271.)
Question d’approfondissement
Pourquoi es-tu devenu oblat de Marie Immaculée ? (motivations)

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